Production
Que produit la formation ?
La formation peut être considérée comme un travail (indirectement) productif, dans la mesure où elle contribue à la production de la capacité de travail, autrement dit d’une force de travail qualifiée. Plus largement, si l'on sort du champ strictement économique, la formation participe au développement des capacités et des potentialités humaines (capacité à agir, à parler, à penser...).
Production de la capacité de travail et développement des compétences
La loi de juillet 1971 situait la formation professionnelle continue (FPC) comme un sous-ensemble de l’éducation permanente. Elle établissait qu’au-delà de « l’adaptation des travailleurs aux changements des techniques et des conditions de travailleurs » la FPC avait pour objet de « favoriser leur promotion sociale par l’accès aux différents niveaux de la culture et de la qualification professionnelle et leur contribution au développement culturel, économique et social ». Les dernières réformes ont remplacé la notion d’éducation permanente par celle de formation professionnelle tout au long de la vie. Celle-ci « vise à permettre à chaque personne, indépendamment de son statut, d'acquérir et d'actualiser des connaissances et des compétences favorisant son évolution professionnelle, ainsi que de progresser d'au moins un niveau de qualification au cours de sa vie professionnelle » (Article L6111-1 du code du travail). Simple changement de terminologie ou autre conception de la formation aux ambitions réduites ?
Service aux personnes ou aux entreprises ?
De par leur mode de financement et le pouvoir de décision que cela conditionne, la majeure partie des actions de formation continue relèvent du bon vouloir (de la stratégie) des dirigeants des entreprises. Les services formation ou les DRH achètent les services des prestataires de formation, définissent les cahiers des charges et décident qui ira ou n’ira pas en formation en fonction du retour sur l’investissement (formation) attendu, à travers un gain de productivité et de rentabilité du travailleur formé. Même si l’initiative du salarié est de plus en plus sollicitée et s’il doit lui aussi « investir » dans le développement de ses compétences en se formant hors du temps de travail ou en participant financièrement au coût de sa formation.
Apprendre ou produire (construire) des connaissances
Une autre question, plus au cœur de l’acte de formation, comme processus d’apprentissage, consiste à se demander s’il s’agit essentiellement d’un processus de transmission (de connaissances, de compétences) ou si ces dernières sont construites (produites) par l’apprenant (la personne en formation). Cette question relève des théories (et des pratiques) d’apprentissage. Selon que l’on se réfère au behaviorisme, au cognitivisme, au (socio) constructivisme, la réponse sera différente. Des réponses claires et synthétiques dans Apprendre et faire apprendre de E. Bourgeois et G. Chapelle (PUF 2006). Voir aussi, dans la rubrique Les textes : Le travail de formateur et le processus de formation
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