politique

Le terme « politique » est particulièrement polysémique. Comme adjectif, il désigne notamment ce qui est relatif à l’exercice du pouvoir et aux luttes pour le pouvoir. Comme nom féminin, la politique, c’est l’art et la pratique du gouvernement, et plus largement l’ensemble des affaires publiques.

Mais c’est aussi un nom masculin, le politique qui désigne la dimension politique par opposition à d’autres dimensions, d’autres aspects de la réalité sociale.

"Qu’est-ce que la politique ?" est le titre d’un livre d’Hannah Arendt. Elle y affirme : « la politique prend naissance dans l’espace qui est entre les hommes, (…) dans l’espace intermédiaire et elle se constitue comme une relation » (p. 33). « …un espace se crée qui les rassemble et qui simultanément les sépare (…) c’est dans cet espace intermédiaire que se jouent toutes les affaires humaines » (p.45). Elle considère en outre que ce n'est pas le pouvoir, mais la liberté qui est le concept central de la théorie politique et « qu’il n’y a de liberté que dans l’espace intermédiaire propre à la politique » (p.34).

Castoriadis, pour sa part écrit : « le politique c’est quoi ? Le politique c’est le pouvoir, son acquisition, son exercice. » (Quelle démocratie ? in Figures du pensable, Seuil, 1999, p.148). Mais il évoque aussi la démocratie, comme "pouvoir du dèmos, c'est à dire de la collectivité", et l'égalité, l'égale possibilité pour tous de participer au pouvoir (p. 152), et dans un autre texte publié dans le même ouvrage, il affirme aussi : « la politique est un moment et une expression du projet d’autonomie ; elle n'accepte pas passivement et aveuglément ce qui est déjà là, ce qui a été institué, mais le remet en question » (p. 130).

Ne pourrait-on alors définir la dimension politique, dans sa complexité, comme celle de la dialectique du pouvoir et de la liberté, la réalité contradictoire constituée de l’opposition entre la liberté (d’action et de parole) et la contrainte exercée par l’autorité, entre la libre discussion et la violence, entre l’égalité et la domination.

Cette dimension politique, aux divers sens du terme, traverse le champ de la formation, les activités qui s’y réalisent, les relations qui s’y jouent entre tous les acteurs concernés.

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