dialogique
Mikhaïl Bakhtine, un grand théoricien de la littérature, s'intéressait plus largement au texte, à tout discours, toute parole, tout énoncé humain, comme produit de l’interaction entre la langue et le contexte d’énonciation.
Il a défini le principe dialogique : "l’énoncé n’est pas individuel… le caractère le plus important de l’énoncé est son dialogisme, c’est à dire sa dimension intertextuelle".
Autrement dit, "chaque discours entre en dialogue avec les discours antérieurs… la culture est composée des discours que retient la mémoire collective, (…) discours par rapport auquel chaque sujet est obligé de se situer."
Conséquences :
- "concrètement, on s’adresse toujours à quelqu’un, et ce quelqu’un n’assume pas un rôle purement passif (…) : l’interlocuteur participe à la formation du sens de l’énoncé, tout comme le font les autres éléments, également sociaux, du contexte d’énonciation."
- "Il faut poser l’intersubjectivité comme logiquement antérieure à la subjectivité - et il est impossible de concevoir l’être en dehors des rapports qui le lient à l’autre".
- Car "tout ce qui me touche vient à ma conscience – à commencer par mon nom – depuis le monde extérieur, en passant par la bouche des autres (de la mère, etc.) avec leur intonation, leur tonalité émotionnelle et leurs valeurs. Initialement, je ne prends conscience de moi qu’à travers les autres : c’est d’eux que je reçois les mots, les formes, la tonalité qui forment ma première image de moi-même".
- "la vie est dialogique de par sa nature : vivre signifie participer à un dialogue, interroger, écouter, répondre, être en accord..."
La formation, telle que je la conçois (la translaboration formative) doit donc être pensée dans le cadre de ce principe dialogique.
Pour en savoir plus : Bakhtine
Et aussi : Cifali
Il n'y a pas de commentaire sur cette page.
[Afficher commentaires/formulaire]