Paul Valéry (1871-1945)

Quelques extraits des cahiers de Valéry, publiés dans Ego scriptor, Gallimard,1992.

Le but d'un ouvrage honnête est simple et clair : faire penser. Faire penser, malgré lui, le lecteur. Provoquer des actes internes. (...)
Première conséquence : Exclure, enlever tout ce qui est pensé d'avance. (p. 159)

Je prends la plume pour l'avenir de ma pensée - non pour son passé.
J'écris pour voir, pour faire, pour préciser, pour prolonger - non pour doubler ce qui a été. (p.162).

Ma fin n'est pas littéraire. Elle n'est pas d'agir sur d'autres tant que sur moi.
Moi - en tant qu'il se peut traiter comme une oeuvre de l'esprit. (p.204)

À moins que ce ne soit le contraire : l'esprit (mon esprit) comme une oeuvre que j'ai à créer, à construire, à enrichir tout au long de ma vie... ce serait une assez belle définition de la formation, telle que je l'entends
(P. Hébrard)

Voir aussi cet extrait du livre de Julia Kristeva sur Mélanie Klein, dans lequel, à propos de la naissance du symbolisme et de la pensée, elle commente D. Winnicott : "La vie intérieure authentique reste cependant toujours à recréer, processus infini qui ainsi seulement peut nous rendre libres"
Kristeva, J. (2000). Le génie féminin, tome 2. Mélanie Klein. (p. 299).

Et aussi, pour ne pas s'enfermer dans l'égocentrisme, cette belle formule de Joë Bousquet : « Il n’y a pas d’oeuvre de l’homme seul » citée par Isabelle Pariente-Butterlin dans son "dialogue ouvert avec Serge Bonnery (2)"
lue le 5 décembre 2013 sur son site http://auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1747

Et encore, se souvenir du principe dialogique de Bakhtine : "l’énoncé n’est pas individuel… le caractère le plus important de l’énoncé est son dialogisme, c’est à dire sa dimension intertextuelle".

La suite : dialogique et Bakhtine

Voir aussi, dans la rubrique Les concepts :

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