langage et pouvoir d’agir

 

« Nous attribuons au langage un pouvoir d’agir (agency), un pouvoir de blesser (…). Le langage pourrait-il nous blesser si nous n’étions pas, en un sens, des êtres de langage, des êtres qui ont besoin du langage pour être ? »

 

Judith Butler « Le pouvoir des mots. Politique du performatif, Editions Amsterdam, 2004 (1997). Traduction et préface de Charlotte Nordmann. (p. 21).

Un pas de côté

L’expression pas de côté m’est familière, je la situe dans le discours ordinaire de la psychanalyse, tant du côté des analystes que des analysants : parvenir à faire un pas de côté par rapport aux transmissions, aux normes, aux assujettissements de l’inconscient, aux déterminismes de la névrose, c’est l’un des principaux objectifs d’une analyse. Pas de côté, c’est la formulation d’une réflexivité spatialisée, par le déplacement de nos pieds sur le sol de notre existence.

La suite :  « Prélude. La réflexivité est un sport de combat » , par Marie-Anne Paveau

sur le site http://reflexivites.hypotheses.org/author/penseedudiscours

chercher un visage ami

« C’est comme quand vous êtes dans la foule et que vous cherchez un visage ami, pas n’importe qui, justement pas, un ami, un visage qui soit celui d’un ami, un visage dans le regard de qui il soit possible de plonger le regard, et de se tenir. Plonger son regard dans un texte, c’est comme plonger dans le regard d’un autre, non ? Et accéder à la dimension que nos corps ne disent pas. »
Extrait de : Vingt-trois minutes pour ne pas devenir fou (3)
Isabelle Pariente-Butterlin _  le 11 décembre 2013.

http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1759

Un texte dans lequel on plonge, et qui nous tient, nous aide à tenir ou à savoir à quoi l’on tient. Souvent les textes d’Isabelle… la profondeur de son regard, sur le monde… sont comme le visage d’un ami

Conférence de vernissage d’exposition

Romain LOUVEL : Conférence de vernissage d’exposition

(Conférence prononcée lors du vernissage de l’exposition « Discovering the city », Musée Wola, Varsovie, le 27 novembre 2013. Cet évènement participe au projet Expéditions)

« Discovering the city » manifeste le retour des explorateurs partis en Expédition quelques mois plus tôt en Espagne, en France et en Pologne. Il prend la forme d’une exposition installée dans un musée. Les activités d’exploration ont produit des objets de formes et de disciplines diverses, réunis dans une collection, identifiés dans un catalogue, sélectionnés par Anna Banaś et mis en scène par Anna Met.

L’exposition « Discovering the city » résulterait d’une telle équation qui rassemble l’auteur, le collectionneur, la collection, le commissaire, le scénographe et le musée.

Je m’interroge du sens attribué à ces objets exposés au travers leur parcours et leur histoire. Je m’interroge aussi de la manière d’exposer ces objets, du sens et des raisons que nous avons a le faire. Et je m’intéresse au rôle que l’exposition joue dans l’érection de ces objets au statut général de matière pour la connaissance, voire de connaissance pure.

Il y a un mécanisme de fabrication de la connaissance auquel l’exposition contribue.

Mais…

Qu’est-ce qu’une exposition ? Pourquoi fait-on des expositions ?

… lire la suite : http://www.les-seminaires.eu/conference-de-vernissage-dexposition/, mis en ligne le 2 décembre 2013

Rencontre avec Isabelle P-B (2)

Hier 30 novembre à la médiathèque Emile Zola, rencontre avec quatre auteurs de « littérature numérique », dont Isabelle. Ils ont parlé de leur travail d’écriture avec ou sans ordinateur, de la publication papier ou numérique, de François Bon, de la revue « D’ici là ». Elles ont parlé (Louise Imagine et Isabelle Pariente-Butterlin) de leur oeuvre croisée : « La croisée des marelles ».

Peu de temps a été accordé au dialogue, aux échanges avec le public (claisemé) qui a écouté le témoignage des écrivains. J’ai pu dire quelques mots sur l’accès aux oeuvres numériques via Publie.net et aussi témoigné du plaisir  que m’apporte, comme lecteur, l’accès à l’atelier d’écriture de quelques auteurs, à travers leur blog ou leur site, en particulier celui d’Isabelle, « auxbordsdesmondes ». Belle rencontre, mais si peu de monde. Tout ce qui reste à faire pour faire connaître cette littérature contemporaine qui s’écrit et qu’on lit sur les écrans, et sur les expérimentations auxquelles elle se risque, comme cet enrichissement des textes par les images et le son.

(en savoir plus : http://www.auxbordsdesmondes.fr/spip.php?article1743)

Simondon sur la transduction

« Nous entendons par transduction une opération physique, biologique, mentale, sociale, par laquelle une activité se propage de proche en proche à l’intérieur d’un domaine, en fondant cette propagation sur une structuration du domaine opérée de place en place.  »
« L’opération transductive est une individuation en progrès »
« La transduction est l’apparition corrélative de dimensions et de structures dans un être en tension préindividuelle ».

G. Simondon

L’individuation psychique et collectivee, Aubier, 2007, p. 25.

un livre sur les traces laissées dans les marges

 

Beau livre, très touchant, dans lequel l’auteure part à la recherche de son père mort, à partir des annotations laissées dans les marges de ses livres.Dannielle Bassez ecrits dans les marges

En chargeant ainsi affectivement et affectueusement ces marques, Danielle Bassez en fait donc des traces, soit une forme matérielle (potentiellement) investie d’une mémoire, que son investigation propose de dévoiler.

C’est le passage de la trace au tracé :

“Le paléontologue, l’anthropologue, l’archéologue, l’historien qui conduit ses enquêtes en se fiant à un “paradigme indiciaire” [...] construisent une histoire de traces, de techniques cumulées, de gestes acquis, soutiennent ou contestent l’hypothèse d’un passage de la trace au tracé à l’origine de la figuration.”1

Posted on 2013/11/13 by Marc Jahjah

(la suite sur  http://marginalia.hypotheses.org/)

une expérience à suivre

Pascal Nicolas-Le Strat envoie ce message le 10/11/13 :

Cher-e-s ami-e-s, bonjour,
Après la soutenance de mon HDR, je me mets (enfin !) à mon livre « Le travail du commun »… mais en y associant (peut-être !) une expérimentation sur le Net, à savoir :
- y associer le journal d’une écriture,
- proposer le livre en fabrication,
- proposer une interaction avec les lecteurs, sous la forme donc d’une écriture en lectures,
- et enfin à un niveau meta une réflexion sur ce lien entre publicisation d’une écriture et publication d’un écrit, et une réflexion sur le format électronique qui affecte conjointement la pratique d’écriture et le format même du livre. Donc une expérience elle-même expérimentée
C’est l’idée du jour ! Oups ! Je ne sais pas si je parviendrai à engager l’expérience. Mais je conviens de la publiciser dès son amorce… pour tenir la règle du jeu.
Vous trouverez donc sur mon blog (réouvert pour cette occasion) des premières réflexions sur ce projet, qui ont pris, comme souvent en la matière, la forme d’un message à Yves lOurs Koskas.
http://blog.le-commun.fr/
Si cela suscite une quelconque attention de votre part, je suis preneur de vos remarques… y compris de vos encouragements  ;-) )
Passez un bon dimanche
Bien amicalement
Pascal

Vous pouvez aussi suivre l’actualité de son livre « Le travail du commun » tout au long de son écriture, soit par Twitter : @travailducommun, soit en rejoignant sa page Facebook personnelle : facebook.com/pascal.nicolaslestrat

une citation de Derrida

« j’ai été amené à mettre en cause un certain nombre de normes institutionnelles, non seulement dans la pratique quotidienne, mais dans l’écriture, l’enseignement, la forme des questions posées, dans ce que j’écrivais enfin. ».

J. Derrida

Sur parole, Editions de L’Aube, 2005, p. 32

B. Lahire : le dire sur le faire

 

LOGIQUES PRATIQUES Le « Faire » et Le « dire sur Le Faire » Bernard LAHIRE

Recherche et formation, n° 27 – 1998. Pages 15-28.

« Ainsi, à l’opposé d’une sociologie (souvent implicite) des « valeurs », des « représentations » et des « opinions » qui reste abstraite dans tous les moments de sa pratique (entretiens recueillant ce que les interviewés « pensent », les « opinions » ou les « représentations » de ceux-ci sur le sujet qui préoccupe le sociologue, théorie qui met en avant la « philosophie » des enquêtés, leurs propos généraux, explicites et ne portant sur aucune situation pratique particulière), une sociologie qui entend saisir les pratiques et les savoirs effectifs devrait porter son regard, à défaut parfois de pouvoir directement observer les pratiques (notamment dans l’univers familial), sur l’énonciation de situations, régulières ou exceptionnelles mais toujours particulières. Il s’agit de faire parler de situations pratiques plutôt que de demander de « livrer des représentations » en général. Cela suppose, bien entendu, une bonne connaissance préalable des situations possibles. Le problème ne réside donc pas dans le fait que nous ignorons ce que nous savons et ce que nous faisons, mais que nous ne disposons pas toujours des bons cadres (contextuels et langagiers) pour parler de ce que nous faisons et de ce que nous  savons. Lire la suite